Résumé:
Cette thèse est consacrée à l’étude lithostratigraphique, biostratigraphique,
sédimentologique et paléoenvironnementale de la série sédimentaire d’âge Coniacien-
Santonien du bassindes Aurès (Algérie nord-orientale). Ce présent travail est basé sur
des observations et des approches précises de quatre (04) coupes lithostratigraphiques
réparties dans l‘ensemble des monts des Aurès. On cite successivement (1) la coupe
d’El Kantara, qui est située dans le flanc méridional de DjMétlili, (2) la coupe de Beni
Fdhala ; dans la vallée de Beni Fdhala, (3) la coupe d’El Assas, qui est localisée dans
la partie est du flanc méridional du synclinal de Bouzina, et (4) la coupe de Yabous,
qui est située dans la partie méridionale de la terminaison périclinal de l’anticlinal de
Ghassira.
Le Sénonien inférieur des monts des Aurès est caractérisé par une épaisse série
carbonatée. Cette série est composée de deux formations ; l’une est inférieure,
généralement marno-calcaire d’âge Coniacien. Cette formation est composée de deux
unités (unité 1 et unité 2). L’autre basale à dominance marneuse d’âge santonien.
Cette dernière est composée de trois unités (unité 3, unité 4 et unité 5).
La stratigraphie de la série coniacien-santonien est étudiée dans ce travail en
utilisant les principes de la biostratigraphie pour l'ensemble des foraminifères
planctoniques. Cela permet de différencier diverses zones biologiques, telles que le
Coniacien inférieur et le Santonien inférieur.On relève les biozones suivantes :la
biozone à Dicarinella primitiva, la biozone à Dicarinella concavata et la biozone à
Dicarinella asymetrica. Aussi par l’étude de quelques espèces d’ammonites. Cette
étude propose, pour la première fois, une biozonation dans les Aurès.
L’étude biostratigraphique ainsi établie se révèle relativement précise et permet
d'identifier pour la première fois dans les Aurès la limite Coniacien-Santonien.
La sédimentologie repose sur le modèle de définition et d'interprétation des divers
microfaciès rencontrés. Plus de 300 microfaciès ont été étudiés, ce qui nous a permis
de les répartir en quinze (15) groupes.
Ces groupes peuvent être rassemblés en trois associations de faciès représentant une
plateforme type rampe avec une pente très faible.
Ce système de dépôts s’organise chronologiquement selon l’évolution
paléogéographique suivante : (i) pendant le Coniacien inférieur ; une transgression
marine est bien marquée dans les Aurès. Le milieu de dépôt est caractérisé par une
installation d’une rampe interne à pendage très faible qui est représentée par une
sédimentation très peu profonde et d’énergie élevée, où se généralisent les sables
bioclastiques associés à des tempèstites oolithiques et oncolithiques. (ii) Le Coniacien
moyen est représenté par une rampe médiane moyennement profonde. Le milieu de
dépôt subit un approfondissement qui est marqué par une augmentation progressive
du niveau marin et le changement des caractéristiques sédimentologiques. La
sédimentation est à dominance marneuse riche en foraminifères planctoniques (iii)
durant le Coniacien supérieur et le Santonien inférieur ; la transgression marine est
continue pour atteindre une rampe externe avec une sédimentation à dominance
marneuse très riche en foraminifères planctoniques.
L’empilement de ces sédiments s’agence dans deux séquences de dépôt à tendance,
généralement, transgressive. Elles sont limitées par des discontinuités à valeur
régionale et composées de plusieurs intervalles sédimentaires.