Résumé:
Le cancer du sein demeure l’une des affections oncologiques les plus complexes et les
plus fréquentes chez la femme à l’échelle mondiale. Son traitement, notamment la
chimiothérapie, est souvent considérée comme un traitement lourd en raison de ses effets
secondaires importants et de l'impact sur la qualité de vie des patientes.
Notre travail consiste en une enquête transversale épidémiologique type cas témoins,
réalisée auprès d’un groupe de femmes, atteintes d’un cancer du sein suivant un co-traitement
de phytothérapie parallèlement à la chimiothérapie (CO-TCP), en comparaison avec un groupe
de femmes suivant un traitement médical conventionnel.
L’objectif principal de cette étude est de caractériser les femmes ayant recours à la
phytothérapie et d’évaluer l’impact de l’usage des plantes médicinales, notamment sur les effets
secondaires de la chimiothérapie et les paramètres hématologiques.
Les résultats montrent que les femmes ayant recours à la phytothérapie présentent un
profil socio-démographique bien défini. Elles sont majoritairement âgées de 40 à 60 ans,
mariées, d’un niveau d’instruction moyen, et professionnellement actives. Leur régime
alimentaire est généralement habituel et la plupart d’entre elles présentent un surpoids ou une
obésité modérée. La majorité d’entre elles ont découvert la maladie par autopalpation. Ces
femmes se distinguent par un profile tumoral à des stades précoces T1N0M0 ou T1N1M0,
caractérisé par des récepteurs hormonaux positifs, et Her2 négatif, avec grade I ou II selon la
classification SBR, et un index Ki-67 de 10-20% traduisant une activité proliférative tumorale
intermédiaire. La majorité des patientes a eu recours à la phytothérapie pour réduire la taille de
la tumeur, traiter la maladie ou booster l’immunité.
Dans cette étude, nous avons recensé 11 plantes médicinales, dont les plus fréquemment
citées sont l’Ephedra alata, Artemisia herba-alba et Nigellasativa. Les patientes qui utilisent
ces plantes présentent une meilleure tolérance à la chimiothérapie, par atténuation des effets
secondaires digestifs notamment les nausées, la diarrhée, les flatulences, les ballonnements, la
perte d’appétit ainsi que la sécheresse buccale. L’étude biologique montre que la phytothérapie
a un impact marqué sur les paramètres hématologiques moyens des patientes, notamment pour
GB, les GR, les Pla, l’Ht et les cellules immunitaires (granulocytes, monocytes), ce qui suggère
un état inflammatoire ou immunitaire plus actif dans ce groupe.
En conclusion, la phytothérapie pourrait représenter un complément thérapeutique
prometteur, sans toutefois se substituer aux traitements médicaux classiques. Son utilisation
doit se faire de manière empirique et supervisée.