Résumé:
Les infections urinaires représentent une pathologie fréquente, touchant majoritairement les
femmes, mais pouvant également concerner les hommes, les enfants et les personnes âgées. Bien
que généralement bénignes, elles peuvent évoluer vers des formes plus sévères en l'absence de
traitement adéquat. La prévention repose essentiellement sur une hygiène intime rigoureuse, une
hydratation suffisante et une prise en charge précoce des symptômes initiaux. L’usage raisonné
des antibiotiques demeure essentiel afin de limiter l’émergence de résistances bactériennes. Par
ailleurs, les avancées diagnostiques et thérapeutiques récentes offrent de meilleures perspectives
de gestion, soulignant l’importance d’une sensibilisation continue du public et des professionnels
de santé.
Cette étude vise à isoler, identifier et caractériser les agents bactériens responsables des
infections urinaires à partir de 310 échantillons d’urine analysés à l’aide d’ECBU sur une période
de trois mois. Sur cet ensemble, 24 échantillons (soit 7,74 %) ont révélé une culture positive. Les
bacilles à Gram négatif ont constitué la majorité des isolats (87,5 %), avec une prédominance
d’Escherichia coli et de Klebsiella pneumoniae (29,2 % chacune), suivies d’Enterobacter spp
(16,6 %), Candida spp (8,3 %) et Staphylococcus aureus (4,1 %). Fait notable, bien que ces
infections soient plus fréquentes chez les femmes, la majorité des cas positifs dans cette étude
concernaient des hommes âgés de 30 ans ou plus (58,3 %), avec une concentration observée dans
les services de médecine interne pour hommes et d’infectiologie.
L’analyse des profils de sensibilité a révélé des taux élevés de résistance aux céphalosporines de
troisième génération et aux fluoroquinolones, tandis que l’imipénème et l’amikacine conservent
une efficacité satisfaisante contre la majorité des isolats. Ces résultats soulignent l’importance
d’une antibiothérapie ciblée, guidée par les antibiogrammes, ainsi que la nécessité d’un suivi
épidémiologique local continu pour adapter les stratégies thérapeutiques et limiter la propagation
des souches multirésistantes, dans un contexte où la menace globale de l’antibiorésistance ne
cesse de croître