Contribution à la connaissance de la diversité des abeilles sauvages de la région de Négrine

Abstract

Le présent travail s’inscrit dans une démarche de valorisation de la biodiversité entomologique dans les milieux arides du sud-est algérien. Il porte sur la diversité des abeilles sauvages (Apoidea) dans la région de Négrine (Tébessa), une zone caractérisée par un climat extrême : températures élevées, faible pluviométrie et végétation discontinue. L’objectif principal est d’étudier la composition faunistique des Apoïdes, leur phénologie, leurs relations avec la flore locale, ainsi que certains traits écologiques comme le sexe-ratio ou la longueur de langue, sur une période couvrant juin 2024 à mai 2025. Un total de 43 sorties de terrain a été réalisé sur 13 stations d’échantillonnage, permettant la capture de 691 spécimens appartenant à 6 familles, 27 genres et 45 espèces déterminées au niveau spécifique. 235 individus n’ont pu être identifiés qu’au genre (sp.). La famille des Apidae est la plus représentée (232 spécimens ; 33,57 %), suivie des Andrenidae (164 ; 23,73 %), Megachilidae (151 ; 21,85 %), Halictidae (74 ; 10,71 %), Colletidae (51 ; 7,38 %) et Melittidae (19 ; 2,75 %). Les espèces les plus abondantes sont Anthophora pubescens (52 spécimens) et Pseudapis nilotica (51 spécimens). Les femelles sont largement dominantes avec 380 individus contre 156 mâles, ce qui témoigne de leur rôle essentiel dans la pollinisation et la structuration des communautés végétales. L’activité de la majorité des abeilles sauvages est concentrée entre février et mai, avec un pic d’abondance en mai (210 individus) et mars (163), correspondant à la floraison printanière. L’étude floristique révèle que les Asteraceae (218 visites) et les Brassicaceae (199 visites) sont les plus attractives, suivies des Fabaceae, Tamaricaceae et Boraginaceae. Certaines espèces comme Launaea nudicaulis, Sinapis arvensis et Rhanterium suaveolens sont très visitées. L’indice de Shannon est maximal en mars (H’ = 2,96), l’équitabilité est également élevée entre février et mai. Cette étude démontre une adaptation remarquable des abeilles sauvages à des conditions climatiques extrêmes et souligne leur rôle écologique fondamental.