Résumé:
La contamination des écosystèmes terrestres par les nanoparticules représente un enjeu
écologique majeur, en particulier dans le contexte croissant de l'utilisation industrielle de composés
métalliques tels que le trichlorure d’antimoine (SbCl3). Ce travail a pour objectif d’évaluer les effets
biochimiques et physiologiques de ce xénobiotique sur le gastéropode terrestre Helix aspersa, utilisé
comme bioindicateur de la pollution du sol. Quarante individus adultes ont été répartis en groupes
témoins et traités, exposés par voie orale à deux doses de SbCl pendant 15 et 30 jours. À l’issue de
l’expérimentation, les hépatopancréas ont été prélevés pour réaliser des dosages biochimiques portant
sur les protéines, les lipides et les glucides et deux biomarqueurs du stress oxydatif : le glutathion
réduit (GSH) et l’activité de la glutathion-S-transférase (GST).
Les résultats obtenus montrent des variations significatives en fonction de la dose et de la durée
d’exposition. Une augmentation des taux de protéines et de glucides a été observée, traduisant une
perturbation métabolique probable. L’analyse du GSH révèle une activation de la réponse antioxydante
à court terme, suivie d’une déplétion à long terme à dose élevée. L’activité de la GST, quant à elle,
présente une modulation complexe, marquée par une activation initiale suivie d’une inhibition à long
terme, en particulier à la dose 2. Ces résultats sont soutenus par des analyses statistiques rigoureuses
(ANOVA à un et a deux facteurs), qui mettent en évidence des effets significatifs du temps et de la
dose pour plusieurs paramètres.
Ce travail confirme la sensibilité d’Helix aspersa au trichlorure d’antimoine et son utilité comme
bioindicateur pertinent en écotoxicologie terrestre. Il souligne également l’intérêt d’intégrer des
approches biochimiques pour détecter précocement les effets des polluants.