Résumé:
La fièvre Q est une zoonose causée par Coxiella burnetii, une bactérie très résistante dans
l’environnement grâce à sa forme sporulée. Elle affecte principalement les ruminants,
notamment les ovins et les caprins, et peut provoquer des avortements, une baisse de la
production et des risques de transmission à l’homme.
L’enquête réalisée dans la commune de Thlidjen met en évidence une séroprévalence
individuelle modérée de la fièvre Q (8,62 % chez les brebis et 6,66 % chez les chèvres), mais
une situation plus préoccupante à l’échelle collective, avec 46,15 % des troupeaux contenant
au moins un animal séropositif. Cela suggère une circulation silencieuse de l’agent pathogène
dans les élevages.
Les pratiques à risque sont très répandues : pâturage en commun (100 %) et cohabitation inter-
espèces (85 %), alors que les mesures de biosécurité (quarantaine, isolement, gestion des
placentas) sont peu appliquées. Cette combinaison favorise la persistance environnementale
de la bactérie, connue pour survivre plusieurs mois dans des milieux contaminés.
L’analyse révèle aussi que les animaux séropositifs sont uniquement ceux ayant avorté,
renforçant le rôle abortif de C. burnetii, bien que la majorité des avortements restent d’origine
inconnue. L’absence de confirmation par PCR ou culture limite l’attribution directe des cas à
la fièvre Q.
En conclusion, l’étude souligne l’urgence de renforcer la biosécurité, de sensibiliser les
éleveurs, et d’envisager des programmes de vaccination ciblés, en s’inspirant des stratégies
européennes pour limiter l’impact sanitaire et économique de la fièvre Q.