Screening de souches d’actinomycetes extremophiles Productrices d’antibiotiques et d’antifongiques

Abstract

Les actinomycètes, des bactéries filamenteuses à Gram positif, sont reconnus pour leur capacité à produire des métabolites secondaires bioactifs, notamment des antibiotiques et des antifongiques. Face à l'émergence de souches pathogènes résistantes, cette étude vise à isoleret cribler des souches d'actinomycètes extremophiles, adaptées à des milieux hostiles comme les sols salins ou alcalins, pour leur potentiel à produire des composés antimicrobiens. L'objectif est d'identifier de nouvelles molécules actives contre des pathogènes. La méthodologie a consisté en l'isolement et la purification de 25 souches d'actinomycètes fournies par le laboratoire de microbiologie de l'Université de Tébessa. Les techniques utilisées incluent l'ensemencement par stries et la culture en milieux sélectifs (GYEA, LB, Sabouraud). Les tests d'activité antimicrobienne ont été réalisés par la méthode des cylindres d'agar contre des bactéries cibles et par évaluation de l'inhibition de levureset dechampignons (25 souches indicatrices). Les métabolites ont été extraits à l'aide de solvants organiques (éthanol, butanol, Dichlorométhane (DCM) et Acétat d’ethyle) pour identifier les composés actifs. L'analyse a porté sur la mesure des diamètres des zones d'inhibition aux jours 3, 7, 10 et 14, avec une sélection des souches les plus actives pour des tests approfondis. Plusieurs souches d’actinomycètes ont démontré une activité antimicrobienne prometteuse. ATSP6, ATSP8 et ATP50 ont fortement inhibé E. coli, tandis qu’ATSP13 et ATP39 étaient efficaces contre B. subtilis et S. aureus dont les zones d’inhibition allant jusqu’a 30mm . Contre les champignons, ATP50 et GH65 ont inhibé Candida krusei, et ATSP79 s’est révélée particulièrement active contre Talaromyces amestolkiae. Les souches ATSP15, ATSP25, ATP28, ATP41 et ATP46 ont présenté un large spectre d’action et une production stable de métabolites. En conclusion, cette étude confirme le potentiel des actinomycètes extrêmophiles comme réservoir de nouveaux antibiotiques et antifongiques. Les souches sélectionnées, notamment ATP50 et ATSP79, méritent une caractérisation approfondie, incluant l'identification des molécules actives et des tests in vivo, pour des applications médicales ou biotechnologiques futures.