Apport de la géochimie isotopique, de l’hydrochimie et de la télédétection à la connaissance de la zone de contact entre les aquifères alluvionnaires et les aquifères carbonatés de bordures :Cas de la plaine de Hammamet (N.E Algérien)

Abstract

Cette étude explore les caractéristiques hydrogéologiques, hydrochimiques et isotopiques des aquifères de la plaine de Hammamet, située dans les hautes plaines de l'Est algérien, une région semi-aride confrontée à des défis liés à la sécheresse et à la surexploitation des ressources en eau. La plaine est caractérisée par un système aquifère complexe, comprenant des aquifères carbonatés (calcaires du Maestrichtien et de l'Éocène) et de l’aquifère alluvionnaire quaternaire. L'étude combine des approches hydrogéologiques (modélisation avec Visual MODFLOW), hydrochimiques (analyses physico-chimiques et diagrammes de Piper et Schoeller-Berkaloff), géochimiques isotopiques (δ²H et δ¹⁸O) et de télédétection (cartographie des fractures) pour établir un modèle conceptuel des interactions entre aquifères. Les résultats révèlent une nappe alluvionnaire alimentée par les précipitations et les aquifères carbonatés bordiers, avec une baisse piézométrique significative (5 à 7 m) entre 2010 et 2022 due à la surexploitation et à la sécheresse. Les eaux sont majoritairement bicarbonatées calciques, reflétant l'influence des formations carbonatées, et les isotopes confirment une recharge locale issue des précipitations. Les linéaments identifiés (orientés NE-SW et E-W) jouent un rôle clé dans les écoulements souterrains. L'étude recommande une gestion durable des ressources, incluant des mesures de recharge artificielle, la protection des zones de recharge contre les pollutions anthropiques, et l'utilisation combinée d'outils géochimiques, isotopiques et de modélisation pour une surveillance continue. Ces conclusions fournissent une base solide pour des stratégies de gestion adaptées aux régions semi-arides.